LES LUTTEURS

Les Lutteurs n’est pas une commande plutôt une recherche fascinée sur l’étude du corps dans son lien le plus étroit avec le jeu, le sport, la confrontation, un sujet récurrent dans mon corpus. Les sports de combat comme la lutte se prêtent à cet exercice et en 2017 je suis le soir dans les salles d’entrainement et dojos des banlieues d’Île de France et surtout le 93. Le sport est l’élément éducatif et performateur. Il représente également les valeurs de la démocratie, mixité sociale et culturelle. Dans la salle d’entrainement tous sont à égalité face à l’effort, et l’entraineur bénévole et charismatique est souverain. L’action si elle exprime « l’intensité moderne » valeurs fondamentales des futuristes, repousse aussi les frontières de la mort. Respecter les règles du jeu, le jeu dans le combat est une activité réglée, et non transgressive, le cercle, le rond : c’est l’anti tragédie : on ne connaît pas l’issue. Ce travail interroge la hiérarchie des corps et leur place dans l’espace. Les différents plans et flous, revisitent la profondeur de champs. Les corps sont encaissés, comme compressés dans le cadre ou s’envolent en se lançant en l’air, dans une chorégraphie puissante et tendre. Les couleurs nuancées des peaux brunes et blanches ajoutent une chaude sensualité tactile aux images photographiques.

Biographie

Le travail de Tina Merandon explore la relation à l’autre, les échanges et les confrontations prenant la forme d’une chorégraphie improvisée. En perpétuelle recherche plastique, elle travaille la couleur et le langage corporel vers des formes abstraites ou graphiques. Tout est lié au corps, à la peau, à la gestuelle qu’elle soit animale ou humaine. Nominée pour le Prix Kodak de la critique photographique en 1998, elle est lauréate du Prix Jeune Création 2003, et Mention Spéciale Roger Pic en 2012. Ses travaux sont régulièrement exposés en France et à l’étranger et présents dans plusieurs collections institutionnelles et particulières. Tina Merandon est professeure, chargée de cours à la Sorbonne Paris1, option photographie. Aux éditions Loco elle a publié Tisser sa toile en 2021, finaliste prix Nadar 2022. Elle est représentée par la Galerie 127 à Marrakech/Paris.

https://www.tinamerandon.com